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Olé Chiloe

récit de voyage no 6

De Pucon, en 4 heures de bus nous rejoignons Puerte Montt. À peine arrivée nous louons une voiture et roulons 70 km avant de nous embarquer dare-dare sur un ferry qui nous emmène sur l’île de Chiloé.

Ce n’est pas une petite Île, l’île de Chiloé avec ses 200 km de long et ses 50 km de large, en fait elle est l’île principale de l’archipel du même nom qui comprend aussi de nombreux autres îles et îlots. C’est d’ailleurs la deuxième plus grande d’Amérique du Sud. Son nom signifie en langue des Mapuches "lieu de Chelles". Les chelles sont des oiseaux blancs à tête noire ressemblants aux sternes.

Nous passons notre première nuit à Ancud, au nord de l’île dans l’hostal "el Mundo Nuevo" appartenant à un suisse. Oh surprise ! Nous avons droit à la belle chambre, celle avec le lit en forme de bateau, beau clin d’œil pour les ex-marins que nous sommes !

Nous ne manquons pas d’aller rendre une petite visite aux deux colonies de manchots habitant l’île. Il y a les manchots de Magellans et ceux de Humboldt, mais attention on ne se mélange pas!

Quelle chance nous arrivons à Ancud juste pour la "feria" annuelle. Il y a entre autres un spectacle de rodéo. Dommage ce n’est pas celui où le cavalier serre les fesses sur le dos d’un cheval en furie ! Non, ici le rodéo est tout en douceur, du moins presque. En fait, c’est plutôt un exercice de style de deux cavaliers qui à l’aide de leurs chevaux essaient d’immobiliser dans un coin une vache....ah la vache ! Nous avons aussi droit aux chants et aux danses folkloriques du coin. C’est l’endroit idéal pour déguster les produits locaux, il y a de délicieuses brochettes de viande, des empanadas aux fromages, aux fruits de mer ou à la viande, cuisinées sur place, et il y a surtout le fameux "teremoto", breuvage fait de vin + ou - doux avec une boule de glace à l’ananas et un filet de grenadine, qui porte bien son nom ! Cela se boit tout seul, mais abusez-en et le mal de tête est assuré. En principe pour être conforme aux traditions on devrait prendre une réplique c’est-à-dire un deuxième verre, sur le modèle d’un tremblement de terre, qui a en général des répliques après la première secousse. Nous nous sommes contentés d’une demi-secousse, car nous nous sommes partagé le verre.

Si à Mendoza nous avons suivi la route des vins, ici c’est le chemin des églises que nous prenons. Les églises de Chiloe sont fameuses pour leur architecture et construction faite toute en bois d’alerce. Des 150 encore debout, 16 d’entre elles sont inscrites au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Elles ont été construites par les jésuites et les plus anciennes datent du XVIII siècle. http://www.tourisme-chili.com/chiloe/eglises-de-chiloe.html

 

Certaines d’entre elles nous font penser à de gigantesques maquettes faites d’allumettes. Quelques-unes sont peintes de toutes les couleurs. Je pense tout spécialement à celle de Castro peinte en jaune et rose digne d’une église Wall Disney.

Nous parcourons l’île en long et en large en empruntant des chemins en terre battue, prenons aussi des ferries qui nous transportent sur d’autres rivages où nous admirons de jolies petites îles appartenant à l’archipel. Lors d’une de ces traversées, nous avons la chance de voir sauter au-devant de la proue du ferry des dauphins, autre clin d’œil à notre ancienne vie. Nous découvrons tout au long de nos balades de splendides paysages, les uns vallonnés et sauvages où les moutons et les vaches paissent sereinement, et d’autres en bord de mer où suivant l’heure de la marée les bateaux flottent sur l’eau ou sont couchés sur un tapis d’algues vert fluo. Ces algues que l’on fait sécher en bord de chemin et que l’on vend aux Japonais pour concocter les sushis...


L’île est très verte, elle peut bien avec ses 200 à 300 jours de pluie par année ! Par chance durant tout notre séjour, nous n’avons pas du sortir nos parapluies, le soleil nous a fait honneur ! Nous traversons également des petits villages aux doux noms Mapuches tels que : Chacao, Quemchi, Tenaún, Dalcahue, Cucao, parfois sur la place du village il y a de la musique folklorique, c’est très entrainant, mais en même temps très patriotique !

Les maisons chilottes sont aussi particulières. On en trouve de toutes les couleurs et souvent leurs façades sont recouvertes de tuiles en bois d’alerce qui font penser à des écailles de poissons. Certaines d’entre elles sont sur pilotis et sont nommées "Palafitos". Ici, la vie est encore très traditionnelle et l’église tient une grande part dans la vie quotidienne.

En ce moment à tous les coins de rue nous rencontrons des scouts ! "Scout un jour, scout toujours". En fait durant 2 semaines il y a un grand jamboree. Tous les scouts du Chili se retrouvent sur l’île de Chiloe et plus de 6000 sont attendus ! Il y a pire comme endroit de retrouvailles.

Il n’y a pas que les scouts que l’on trouve partout, les Suisses aussi ! Même si nous ne les cherchons pas spécialement. Le premier soir, nous logeons dans un hostal suisse. Puis 2 jours plus tard nous sommes dans la capitale de l’île à Castro où, après avoir cherché désespérément un lieu pour dormir, finalement nous trouvons un charmant endroit, où sur la porte d’entrée il y a deux autocollants, un avec le drapeau suisse et l’autre avec l’écusson genevois.... en fait la sœur de la patronne est mariée avec un Genevois et habite au Creux de Genthod, et la patronne va chaque année visiter sa sœur. Le lendemain matin, nous cherchons un endroit pour déjeuner, tout semble fermé sauf un charmant café tenu par un Genevois qui habitait, il y a 36 ans, la Cour St Pierre ! Y a-t-il encore des Suisses au pays !

Pas facile de conduire au Chili. Ils sont plutôt folkloriques avec leurs panneaux de circulation qui ne sont pas mis aux normes internationales ! Gloups nous nous sommes trouvés plusieurs fois à contresens !

Pour tous ceux qui aimeraient un jour visiter le Chili, ne manquez pas l’île de Chiloé. Nous pouvons vous garantir la gentillesse de ses habitants, la beauté de ses paysages. La seule chose où nous ne nous mouillerons pas, si on peut le dire, c’est avec la météo. Il faut être sacrément veinard pour passer entre les gouttes avec leur taux de pluie annuel !

Nous partons demain pour Bariloche (Argentine) 7 heures de bus.

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