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Ushuaia

récit de voyage no 12

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs la Fin du Monde est là!

Non ! Non ! Détrompez-vous, nous ne sommes pas devenus des Témoins de Jéhovah ! Euh ! la Fin du Monde c’est plutôt du Bout du Monde, surnommé par les Argentins "el fin del mundo", qu’il faut parler !  Nous sommes à Ushuaia et de retour en Argentine ! C’est bien curieux la manière dont a été découpée cette partie du monde. Il faut faire un vrai slalom entre les deux pays pour arriver "al fin del mundo". Il semblerait que chacun veut sa part de gâteau !

Ushuaia est une des plus importantes villes de la Terre de Feu. Elle fut un des premiers points de rencontre entre la culture Yagan et les missionnaires anglicans.

Elle se trouve au bord du Canal de Beagle, connu pour être le plus grand cimetière marin du monde ! Dans la baie, on peut observer quelques voiliers se balançant sur leur ancre. En les regardant, cela nous fait bien évidemment un petit pincement au cœur, bien que naviguer dans ces eaux froides ne nous attire pas vraiment, même si les paysages sont souvent exceptionnels et spectaculaires. Nous sommes cependant aussi attirés par ce grand bateau blanc à quai qui se prépare à larguer ses amarres pour traverser vers l’Antarctique qui, finalement, ne se trouve plus si loin (600 NM). On s’y embarquerait bien, dommage que notre budget ne nous le permette pas.

En face un peu plus au sud qu’Ushuaia sur l’île chilienne de Navarino, il y a Puerto William, petit bourg de 2262 habitants. Mais laissons croire aux Argentins qu’ils possèdent l’endroit le plus reculé du monde, si cela leur fait plaisir !

Cela ressemble à quoi le Bout du Monde qui fait tant rêver ? Comment vous l’imaginez vous ce coin du monde ?

Curieusement, je ne l’imaginais pas ainsi cette vile mythique ! Je dois avouer que je suis un peu déçue. J’imaginais un vieux port de pêcheurs avec quelques bistrots rustiques où les pêcheurs avec leur tête patibulaire, tout en buvant des bières, nous racontent leurs aventures en mer....oh je sais je lis trop de romans d’aventures ! J’oublie que malheureusement le monde change rapidement et que la mondialisation tente à uniformiser la planète, quelle tristesse ! Ma foi, il faut vivre avec son temps !

Finalement, nous avons voyagé dans des pays, par exemple en Papouasie Nouvelle-Guinée, qui nous donnaient plus l’impression d’être au bout du monde qu’Ushuaia, des lieux bien moins touristiques et plus authentiques.

C’est bien loin de mes rêves. Je dirais qu’Ushuaia ressemble un peu à une station touristique située au pied des derniers contreforts de la cordillère Darwin sur laquelle on aperçoit quelques glaciers et névés. Il semblerait que ces 15 dernières années, la ville s’est beaucoup agrandie. Bâtie sur ces pentes, les maisons sont pour la plupart pas très hautes, de couleurs diverses et sans vraiment de style. Tout au long de la longue rue principale de San Martin, on y trouve beaucoup de magasins de sport, des boutiques de souvenirs dont la plupart des objets sont "made in China", et bien sûr des restaurants. Sortis des rues les plus passantes, c’est un peu tristounet. C’est impressionnant, le nombre de vielles carcasses de voitures que l’on rencontre à tous les coins de rue, dans les jardins, ceux-ci sont souvent malheureusement transformés en vide ordure, on y trouve de tous les déchets possibles tels que:  vieille machine à laver, cartons, vieux vélo, pneus, meubles cassés...  Écologiquement parlant ce n’est pas le pied !

Heureusement, pour donner une touche plus positive à cette ville qui finalement n’a rien d’extraordinaire, il y a la nature qui l’entoure qui, fidèle aux paysages de Patagonie, est splendide. Son parc national est le seul parc argentin ayant une côte marine. Lorsque l’on est en haut du Cerro Guanaco, 970 m, on bénéficie d’une vue mémorable sur le lago Roca ainsi que sur le canal de Beagle et sur Ushuaia. La cerise sur le gâteau, c’est qu’à peine arrivé au sommet, un petit renard peu craintif vient nous tenir compagnie. Il a été ou payé par l’office du tourisme pour nous faire une belle surprise ou il est gourmand le coquin ! Le lendemain, nous faisons une balade à la laguna Esmeralda, en chemin nous admirons le barrage fait par les castors. À ce propos en 1946, pour développer le commerce de la fourrure, le ministre de la Marine importa du Canada 25 couples de castors. Depuis ils sont plus de 100 000, n’ayant pas de prédateurs, ils se reproduisent comme des lapins, c’est devenu un vrai fléau. Ils font des dégâts considérables : forêts décimées, rivières détournées, inondations, destructions des routes...ils sont néanmoins de sacrés ingénieurs lorsque l’on regarde la manière dont ils construisent les barrages.

Malgré que nous ayons eu la de chance avec le temps, soleil et pas trop de vent, il est temps de retrouver à nouveau des températures un peu plus clémentes. Nous remontons au nord. Aujourd’hui, nous nous envolons sur Comodoro Rivadivia où nous prendrons demain un bus jusqu’à Puerto Madryn pour aller visiter la Péninsule de Valdés.

Citation du jour : "Il n’est qu’une réalité : vivre. Mais il est mille façons de vivre" Gilbert Choquette

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