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De Tabatinga (Brésil) à Iquitos

récit de voyage No 2

Après 6 jours de navigation nous arrivons enfin à Tabatinga où nous passons une nuit avant de traverser le lendemain le fleuve en 10min sur une petite pirogue qui nous amène à notre premier village péruvien SANTA ROSA, jolie petite bourgade aux maisons en bois bancales et colorées. Il ne se passe pas grand chose ici, les indigènes vivent chichement comme toute la population rencontrée le long du fleuve.

 

Les différentes églises et sectes sont représentées en force tous comme les bars d'ailleurs ! Après notre régime poulet, riz, pâte nous craquons sans vraiment trop réfléchir tant nous sommes en manque de diversité pour un cevice (poisson cuit aux citrons) que nous mangeons avec délectation, un vrai festin. Nous trouvons un " hospedaje", Diaina, qui au premier abord nous semble correct. Le soir venu nous déchantons rapidement lorsque toutes les radios, TVs de la place ainsi que celles de l'hôtel sont allumées à plein tube, ajoutez y les voix portantes, les rires, nous vous laissons imaginer la cacophonie infernale que ce tintamarre crée. Même les boules Quies n'y font pas face! Nous sommes prêts à égorger le premier venu! A se demander comme ils supportent ce brouhaha. Pour ma part à ce rythme là, je suis bonne pour la maison de fous. Heureusement qu'à partir de 22 heures c'est l'extinction des feux. A Santa Rosa chaque soir l'électricité est coupée jusqu'au lendemain. Mais bien sûr, il y a toujours des petits malins qui trouvent d'autres moyens pour continuer à faire du bruit. Inutile de vous dire que cette nuit là nous ne fermons pas ou peu l'oeil !

Le réveil est prévu à 2h car le ferry rapide pour Iquitos part à 4 h. Cependant pour le rejoindre, nous devons d'abord traverser une grève boueuse et prendre une mini pirogue qui nous amène au ferry rapide et tout cela dans la nuit noire. La remontée jusqu'à Iquitos se fait bien plus rapidement qu'avec l' OLIVERA, nous avançons à 25noeuds (presque 50 km/H). Nous faisons plusieurs rapides arrêts dans des petites communautés pour débarquer ou embarquer des passagers. Dans l'une d'elle, un blesse monte à bord, à son bras un goutte à goutte. Il a malheureusement marché sur une trappe d'animaux et doit se faire opérer à Iquitos. Puis plus loin sans prevenir le ferry s'amarre à la berge, nous apprenons qu'il y a une panne de moteur. Il semblerait que celui-ci chauffe. Tiens il n'y pas que sur Titom qu'il y a des problèmes! En attendant, tout comme le moteur, tous les passagers sont en surchauffe et sont dégoulinants. Heureusement la panne est rapidement réparée et après une heure nous reprenons notre route.

 

Nous arrivons enfin à IQUITOS vers 18h à la nuit tombante. Nous prenons un "motokaro", après visite de notre sélection de 3 hôtels, le chauffeur nous conseille un hôtel tranquille, l' Hôtel Bahia Tropical,  qui est bienvenu après la nuit agitée que nous venons de passer. Bien nous en a pris car au milieu de la nuit, nous commençons tous les deux à sentir des coliques d'estomac et très vite c'est parti pour la course aux toilettes à tour de rôle! La tourista quand elle vous tient ! Il parait qu'elle est incontournable dans ces régions! Nous restons au lit tout le dimanche. Vous avez bien raison de penser que c'est bien fait pour nous ! D'habitude nous sommes extrêmement prudents avec la nourriture et avec l'eau ! Il suffit d'une fois ! Nous pouvons vous assurer que nous ne sommes pas prêt de remanger un cevice, ni rien de cru . On dit que les voyages forment la jeunesse et déforment la vieillesse ! 

En ce moment nous nous trouvons au coeur de l'Amazonie. Saviez vous que la jungle amazonienne constitue 50% de la superficie du Pérou mais n'abrite que 5% de sa population ? Bien qu'encore un peu fatigués, nous prenons le temps de découvrir cette curieuse ville entourée de la jungle amazonienne. Reliée au monde extérieur par les voies aérienne et fluviale, Iquitos est la plus grande ville au monde que l'on ne peut rejoindre par la route. 

Ce qui nous surprend le plus est de voir la multitude de "motokaros" (sorte de tricycle sur moto) qui filent à toute allure dans les rues. Il y en a des centaines de toutes les couleurs qui grouillent dans tous les sens. Il faut avoir de sacrés réflexes pour conduire dans cette circulation. 

Ici il y a très peu de voiture tout le monde emprunte ces motokaros. C'est plutôt sportif pour les piétons de traverser la route sans se faire écraser. Il ne faut en tout cas pas se louper. Comme il y a très peu de feux, il faut essayer de traverser en même temps que le flux des véhicules coupant la route. C'est tout un programme!

Incontournable d'Iquitos, le marché de Belen qui jouxte le bidonville du même nom, monté sur des radeaux de balsa flottants ou reposants sur la base fangeuse et nauséabond au grès des saisons des pluies . Un matin tôt, nous déambulons en compagnie de Patricia (épouse de Paul notre hôtelier) et de leur fille dans les dédales du marché. C'est le marché le plus étonnant que nous ayons eu l'occasion de visiter jusqu'à présent. A part les fruits et légumes typiquement amazoniens ,on y trouve de bien curieux spécimens venant de la jungle tels que: un paresseux dans une mini cage, des poissons inconnus, des oeufs et des tortues à moitié  vivantes, des tapirs dépecés, des colliers d'intestins, des poulets, cochons, tortues et autres animaux inconnus tranchés en deux dans le sens de la longueur avec vision précise de tout l'intérieur, ainsi que leur tête fendue en deux, de leur pattes pendantes, sujets d'étude idéaux pour des futurs biologistes mais qui nous font passer instantanément le goût pour toute nourriture. Cela tombe bien nous n'avons pas encore retrouvé entièrement notre appétit après notre tourista ! On trouve aussi des peaux, des dents de caïman, d'ocelot, d'anaconda, de jaguar. Et également des plantes et potions médicinales venues tout droit de la jungle. Ce marché ne nous laisse pas indifférent. Que de cruauté !

Nous découvrons en même temps la misère dans laquelle les habitants du bidonville vivent. Des maisons en bois pourris, sales, insalubres, puantes, vides, à se demander de quoi ils vivent. Que de misère dans ce bas monde ! une fois de plus nous sommes remerciants pour la chance d'être nés au bon endroit. Nous ne le dirons jamais assez. 

 

Nous visitons également la ferme de papillons de Pilpintuwasi (nom kechuan qui signifie la maison du papillon). Pour cela nous prenons un pekpek (petite pirogue) qui nous amène en 20min dans le village de Padre Cocha. Ce centre d'élevage et protection des papillons abrite 42 différentes espèces, entre autres le saisissant morphologie bleu et le papillon-chouette, aux ailes ornées de gros points ressemblant à des yeux, utile pour écarter ses prédateurs. Il faut 5 mois à une larve pour devenir papillons et 3 a 4 semaines pour redevenir poussière.

La ferme recueille également des animaux orphelins, dont plusieurs singes malicieux, les un en liberté, les autres tenus en cage car plus agressifs, deux tapirs, un majestueux jaguar, un ocelot au regard triste.

 

La propriétaire de cette ferme est autrichienne et vit depuis 30 ans dans le village. Beaucoup de jeunes bénévoles viennent l'aider. Elle est bien courageuse car ici il fait une chaleur étouffante et épuisante, même le "capitaine" a de la peine à la supporter. 

 

En principe l'après-midi nous restons tranquillement dans notre chambre en attendant que l'atmosphère se rafraîchisse. 

Il est temps de continuer notre route, nous nous envolons cet après-midi pour TARAPOTO qui se trouve à environ une heure d'avion d'Iquitos.

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